Comprendre plus en détail le langage canin
Ton chien te parle à travers tout son corps : sa gueule, ses oreilles, sa queue, ses yeux, sa posture.
Cet article t’aidera à approfondir ton observation de ces signaux et à reconnaître les petits détails de sa communication.
Je te conseille de débuter ta lecture ici : 👉 Le langage canin.
Il existe tant de races et de types de chiens, et chacun présente une morphologie différente. La forme des oreilles, de la gueule, de la queue ou du corps influence la façon dont les signaux s’expriment. Comprendre le langage canin demande donc une lecture fine et nuancée, qui tient compte à la fois des particularités physiques, du contexte et de l’émotion de ce chien, à ce moment précis.
La gueule
La bouche du chien est un excellent révélateur de son état émotionnel. Selon la situation, elle peut exprimer la détente, le stress, l’attention ou même un avertissement.
Lécher le museau peut traduire un inconfort ou du stress, mais aussi un simple intérêt si de la nourriture est présente.
Le bâillement indique souvent une tension ou un malaise, surtout lorsqu’il survient dans une situation sociale un peu inconfortable.
Il peut aussi refléter un relâchement de tension après un moment de stress, ou tout simplement de la fatigue.
Parfois, un bâillement sonore peut être une demande d’attention adressée à son humain.Mâchoire serrée : signe de concentration, de vigilance ou de préparation à réagir.
Arrêt de la respiration et gueule fermée avec un regard fixe : le chien est aux aguets, il observe ou demande de la distance.
Crocs visibles avec gueule entrouverte : signe de stress, à ne pas confondre avec un sourire.
Crocs et dents avant bien visibles : avertissement clair d’une morsure imminente.
Langue : Une langue molle, détendue et bien mobile reflète souvent un état de calme ou de plaisir. Lorsqu’il fait chaud ou après un effort, la langue pend souvent davantage à l’extérieur de la gueule : ce n’est pas un signe de stress, mais un moyen naturel pour le chien de réguler sa température corporelle.
À l’inverse, une langue rigide, pointée ou aplatie vers l’avant traduit souvent une tension ou un inconfort.
Souple et détendue : chien calme, relâché.
Pendante (chaleur ou effort) : thermorégulation normale.
Aplatie ou pointant vers l’avant (en spatule) : tension, inconfort, stress.
Coup de langue rapide sur le museau : signal d’apaisement ou d’inconfort.
Langue rigide ou immobile : vigilance, stress élevé.
Observer la gueule de ton chien, c’est apprendre à reconnaître ses émotions et à intervenir avant que le stress n’escalade.
Les oreilles
Les oreilles du chien bougent constamment et reflètent son état d’esprit. Leur position donne de précieuses indications pour nous aider à les comprendre.
Vers l’avant : le chien est attentif, concentré sur un son, un mouvement ou une situation.
Relâchées sur les côtés : il est calme, détendu et en confiance.
Vers l’arrière : signe d’inconfort, d’inquiétude ou de peur. Le chien peut se sentir menacé ou mal à l’aise face à une personne, un bruit ou une situation.
Observer les oreilles permet de mieux comprendre ce que ton chien perçoit et d’ajuster ton comportement pour le rassurer ou lui laisser de l’espace.
Les yeux et les expressions faciales
Le regard du chien est très expressif. Il peut refléter aussi bien la curiosité que la peur ou le malaise. Observer ses yeux et ses expressions faciales aide à mieux le comprendre et permet de repérer très tôt les signes de tension et d’intervenir avant que la peur ou la frustration ne s’intensifient.
Yeux doux ou mi-clos : détente, confiance, bien-être.
Regard fixe ou fuyant : vigilance, tension, inconfort.
Blanc des yeux visible : signe d’inquiétude, de tension ou besoin de distance.
Les pupilles
Des pupilles agrandies sont un autre indicateur d’émotion forte. Elles se dilatent quand le chien ressent :
du stress, de la peur ou une menace.
de l’excitation ou une forte stimulation (jeu, prédation, émotion intense).
de la douleur ou un inconfort physique.
C’est un signal involontaire du système nerveux autonome : le corps réagit à l’adrénaline.
Les expressions faciales
Le visage du chien parle aussi :
Mâchoire serrée, lèvres tirées vers l’arrière, respiration bloquée, traits plissés : stress, inconfort ou vigilance.
Bouche légèrement ouverte, langue détendue, muscles souples : calme, bien-être et sécurité.
La posture du corps
La posture générale révèle si le chien est à l’aise, tendu, curieux ou inquiet.
Corps détendu : muscles souples, mouvements fluides, position naturelle. Le chien est calme et confiant.
Corps figé : muscles tendus, immobilité soudaine. C’est souvent un signe de vigilance, de stress ou de préparation à réagir.
Poids du corps vers l’avant : attention dirigée, possible tension, position défensive ou envie d’aller vers quelque chose (curiosité, excitation, alerte, prédation).
Poids du corps vers l’arrière : inconfort, peur ou envie de se retirer.
Corps bas, queue rentrée : signe de peur ou de vulnérabilité. Le chien cherche à éviter le conflit.
Montrer le ventre : comportement souvent mal interprété. Il peut indiquer de la peur, un inconfort ou une pression trop grande dans son espace. Le chien cherche alors à dire qu’il veut qu’on le laisse tranquille, et cela peut parfois s’accompagner d’un pipi de stress. Le chien anticipe souvent que l’humain se penchera vers lui ou envahira son espace, ce qui augmente sa tension.
Dans un contexte détendu, montrer le ventre peut aussi traduire la confiance, le plaisir ou l’envie de contact. La tension du corps est souvent le meilleur indice pour savoir dans lequel de ces contextes on se trouve.
Observer la posture globale et le contexte, plutôt qu’un seul détail, aide à saisir le message complet que ton chien tente de transmettre.
La queue
Une queue qui bat ne sert pas seulement à exprimer la joie. Sa position, son mouvement et sa vitesse donnent de précieuses informations sur l’état émotionnel du chien et son degré de confort dans une situation.
Avant de conclure qu’un chien est content, il faut observer l’ensemble de son langage corporel.
Queue détendue et en position neutre : le chien est calme et confortable.
Queue haute et rigide : attention, tension, excitation ou alerte. Selon le contexte, cela peut traduire une posture assurée ou de la vigilance. Le chien cherche alors à se grandir et à paraître plus imposant, pour affirmer sa présence ou éloigner ce qu’il perçoit comme une menace.
Queue basse ou rentrée : peur, inconfort ou incertitude. Le chien cherche à se faire petit, à apaiser ou à se rendre invisible. Cette posture peut aussi masquer les odeurs des glandes anales, un réflexe de protection qui traduit un sentiment d’inquiétude.
Mouvements amples et souples : joie, plaisir, confiance.
Mouvements rapides et saccadés : indiquent une forte activation émotionnelle. Le chien peut être surexcité, impatient ou stressé selon le contexte.
Plus le mouvement est souple et ample, plus le chien est détendu et à l’aise, plus il est raide ou rapide, plus la tension émotionnelle est élevée.
💡 Astuce : le bout de la queue peut être trompeur. C’est à la base que tu verras si ton chien est vraiment détendu ou tendu.
Les déplacements
Les déplacements du chien traduisent ses émotions, ses intentions et sa manière de gérer l’environnement. Ses mouvements peuvent montrer la curiosité, l’évitement, l’apaisement ou la tension.
Approche en courbe : comportement poli et apaisant. Le chien cherche à éviter une approche frontale, souvent trop directe.
Mouvements lents et souples : calme, confiance et curiosité.
Mouvements rapides ou saccadés : excitation, stress ou difficulté à se réguler émotionnellement.
Appel au jeu : le chien abaisse l’avant de son corps, les pattes étirées, l’arrière relevé, parfois accompagné de petits bonds, d’aboiements légers ou de mouvements de queue souples. C’est un signal dynamique et amical qui invite à interagir dans un esprit ludique. Il peut aussi servir à désamorcer une tension ou à rétablir le contact après une interaction trop intense.
Se détourner, s’éloigner : signe d’apaisement ou besoin de distance. Le chien essaie d’éviter un conflit ou une situation inconfortable.
Si cela ne suffit pas et que la tension persiste, le chien peut intensifier ses signaux, se figer, grogner ou montrer les dents, pour faire comprendre qu’il veut qu’on respecte sa limite. Son approche devient alors plus directe : il peut se déplacer en ligne droite, corps raide, regard fixe, signe qu’il n’essaie plus d’apaiser, mais qu’il se prépare à réagir si la distance n’est pas rétablie.
C’est à ce moment qu’il est essentiel d’intervenir calmement et d’augmenter la distance avant que la situation n’évolue vers une réaction plus forte.
Observer les déplacements permet de comprendre comment le chien gère les interactions et les émotions dans son environnement. C’est un indicateur essentiel pour respecter son espace et soutenir son bien-être.
Différence entre comportement défensif et offensif
Défensif
Un chien adopte une posture défensive lorsqu’il se sent menacé, acculé ou effrayé, et qu’il essaie de se protéger.
L’objectif n’est pas d’attaquer, mais d’éloigner la menace.
Il communique : « J’ai peur, laisse-moi tranquille. » Il essaie de se faire tout petit, invisible.
Corps bas ou reculé
Queue rentrée
Oreilles plaquées
Regard fixe ou évitant
Grognement bas ou intermittent
Peut mordre en reculant ou de côté, souvent sans poursuivre
Exemple : Un chien recule quand on s’approche, grogne, puis mord si on insiste. Il ne cherche pas la confrontation, il veut faire cesser la pression.
Offensif
À l’inverse, un comportement offensif apparaît quand le chien avance vers la menace pour l’éloigner ou contrôler ce qui l’inquiète.
L’objectif est de reprendre le contrôle de la situation ou d’empêcher l’accès à une ressource (personne, espace, objet…).
Il communique : « Recule, je m’en charge ou c’est à moi ! » Le chien se fait alors grand et imposant, son corps tendu vers l’avant.
Corps haut, raide et projeté vers l’avant
Queue haute et rigide
Oreilles dressées
Regard direct, parfois fixe
Grognement fort, posture assurée
Peut mordre en avançant, voire poursuivre
Exemple : Un chien avance vers un inconnu en aboyant, corps tendu, queue haute : il cherche à repousser l’intrus. Le même type de posture peut aussi apparaître lors de protection de ressources, comme lorsqu’un chien s’avance pour éloigner quelqu’un de sa nourriture, de son jouet ou d’une personne qu’il veut garder pour lui.
Que faire dans ces situations ?
Le plus important est de donner de la distance pour diminuer la pression et de rester calme. Évite de crier ou d’avancer vers le chien : cela augmenterait sa tension. Laisse-lui de l’espace, détourne ton regard, au besoin, envoie toi-même des signaux d’apaisement (respiration lente, mouvements calmes, posture de côté) pour l’aider à redescendre émotionnellement.
Les vocalisations : la voix du chien
Les sons produits par le chien, jappements, grognements, gémissements, hurlements, font partie intégrante de son langage. Ils expriment ses émotions, ses besoins ou ses intentions. Chaque vocalisation doit être interprétée selon le contexte et le reste du corps.
Aboiement : peut signaler l’excitation, la frustration, la peur ou simplement l’alerte. La tonalité, la fréquence et la posture associées aident à comprendre le message. Les aboiements peuvent être volontaires, lorsqu’ils servent à exprimer un besoin ou à attirer l’attention, ou involontaires, lorsqu’ils traduisent une réaction émotionnelle spontanée.
Grogner : communication claire, souvent liée à l’inconfort ou à la défense d’une ressource. Ce n’est pas un signe d’agressivité en soi, mais une façon de prévenir. Ne jamais punir.
Gémir ou couiner : décharge émotionnelle, recherche de réconfort ou manifestation de stress ou douleur.
Hurler : réaction à un son, signe de solitude ou moyen de communication à distance.
Souffler, grogner doucement, émettre de petits sons rauques : signaux subtils souvent utilisés pour exprimer le malaise ou demander de l’espace.
Petits grognements ou bruits de gorge bas : peuvent aussi exprimer le plaisir, la satisfaction ou le contentement, par exemple lors d’un moment de détente, de jeu ou de caresses.
Écouter son chien, c’est reconnaître que chaque son a une fonction. Plutôt que de chercher à faire taire un comportement, il est plus utile d’en comprendre la cause et d’y répondre avec empathie et clarté.
Autres détails moins connus
Les vibrisses
Les vibrisses (moustaches) ne servent pas qu’à détecter les obstacles : elles participent activement à la lecture sensorielle et émotionnelle du monde. Elles captent les moindres mouvements d’air et permettent au chien de :
Percevoir la distance d’un objet ou d’un individu.
Détecter les changements dans son environnement.
Quand ton chien est curieux ou tendu, ses vibrisses se projettent vers l’avant.
Lorsqu’il est détendu, elles reposent sur les côtés, accompagnant un visage souple et un regard doux.
Le sourire de stress
Chez le chien, montrer les dents ou étirer les commissures de la bouche vers l’arrière ne signifie pas toujours qu’il “sourit” ou qu’il est content.
Ce qu’on appelle souvent le sourire de stress est en réalité un signal d’inconfort ou d’apaisement.
Comment le reconnaître :
Traits du visage plissés
Commissures tirées vers l’arrière
Yeux grands ouverts, parfois avec le blanc visible
Corps tendu, respiration bloquée ou halètement rapide
Parfois accompagné d’autres signaux : léchage de babines, oreilles plaquées, queue basse
À l’inverse, un visage détendu :
Muscles du visage relâchés
Bouche légèrement ouverte, coin des lèvres arrondi
Langue qui pend librement ou repose mollement
Yeux doux ou mi-clos
Corps fluide et posture naturelle
L’éternuement
Apaisement, excitation joyeuse ou relâchement de tension. S’il se répète dans des contextes sociaux, il s’agit d’un signal de communication.
Poils hérissés
Réaction émotionnelle forte, pas toujours agressive. Regarde le reste du corps pour savoir s’il s’agit de stress ou d’excitation.
Se secouer
Relâchement de tension. Tu peux même l’encourager avec un mot comme « secoue » pour l’aider à le faire sur demande.
Lever une patte
Il peut s’agir d’un signal d’apaisement ou d’incertitude. Le chien peut lever une patte avant lorsqu’il hésite, observe, ou se trouve dans une situation où il ne sait pas encore comment réagir.
Chevauchements
Ce n’est pas un signe de dominance , on sait maintenant que c’est un mythe , mais une décharge émotionnelle. Ce comportement peut apparaître dans plusieurs contextes : stress, excitation, fatigue, surstimulation, frustration, ou encore lors d’un moment de jeu trop intense. Chez certains chiens non stérilisés, il peut aussi être influencé par les hormones.
👉 Redirige calmement vers une activité apaisante comme le cherche ou la mastication.
⚠️ Te fâcher peut amplifier le comportement et augmenter la tension émotionnelle.
Mordillements
Cela peut exprimer de l’exploration, du jeu, de la fatigue, de la tension ou une demande d’arrêt. Reste calme, redirige vers un jouet ou donne-lui de l’espace ou laisse-le se reposer.
Cela peut aussi être lié à la poussée des dents douloureuse chez le chiot. Offre-lui de la mastication adaptée, qui aide à relâcher la tension et à répondre à son besoin de mordiller.
Mon chien mord sa laisse ou mes bras pendant la marche
Ce comportement est souvent lié à une surstimulation, de la fatigue ou de la frustration, particulièrement à l’adolescence.
Fais un cherche pour le rediriger et l’aider à se calmer, puis rentre à la maison pour lui offrir un moment de calme et de récupération.
Le mieux est de reconnaître les signes avant-coureurs : dès que tu sens monter la tension, et avant qu’il ne commence à mordre la laisse, propose-lui un cherche en prévention pour éviter qu’il ne pratique ce comportement.
Je suis passée par là, je sais que c’est désagréable et difficile de garder son calme, mais plus on réagit, plus la réaction du chien s’intensifie.
Faire des cherche pour le plaisir aide ton chien à se calmer, alors n’attends pas que le comportement apparaisse pour lui permettre de flairer et chercher pendant vos marches.
Mot de la fin
Comprendre le langage canin, c’est donner à ton chien la possibilité d’être entendu, prévenir les morsures et bâtir une relation fondée sur une communication claire, la confiance, la sécurité et le respect mutuel.
Apprendre à “parler chien”, c’est avant tout écouter et lui répondre avec des signaux qu’il comprend.
N’hésite pas à m’écrire, je peux t’aider à mieux communiquer avec ton chien.
